Le phénomène est rare et exceptionnel. Il pourra être vu par tous les métropolitains qui se lèvent tôt, dans le crépuscule naissant. Nul besoin d’être un expert en astronomie pour trouver la pleine lune dans le ciel et ainsi la planète Mars à ses côtés, sauf entre 6 h et 7 h du matin, période durant laquelle la Lune la cachera complètement.
Pour tout savoir de ce phénomène astronomique particulier, l’IMCCE a ouvert un site spécialement dédié à vocation pédagogique : https://mars2022.imcce.fr/
Comment l’observer ?
La plus simple des observations sera celle sans instrument, à l’œil nu donc. On pourra profiter du phénomène aux moments clefs, à savoir lors de la disparition, puis lors de la réapparition, même si le manque de pouvoir séparateur de l’œil ne permettra guère de distinguer nettement chaque contact. Il est évident qu’un tel phénomène sera bien plus intéressant à admirer dans un instrument d’astronomie, même très modeste.
Faute d’une lunette ou d’un télescope, on pourra utiliser des jumelles, même si ce n’est pas l’instrument idéal. D’abord parce que le grossissement très modeste, de l’ordre de 7 à 12 fois, ne permet guère de voir le phénomène très nettement. Mais aussi parce qu’une observation de plusieurs minutes aux jumelles est fatigante, ce qui est synonyme de bouger continuel et d’observation peu intéressante. La parade consiste à poser les jumelles sur un pied (type pied photo équipé d’un raccord sous forme de rotule) ; dans ces conditions, l’observation sera intéressante.
Mais ce sera bien sûr dans une petite lunette ou un télescope que le phénomène sera passionnant à observer. D’abord parce que la luminosité, la capacité à grossir, ainsi que le pouvoir séparateur d’un instrument d’astronomie vont permettre de voir très nettement le phénomène. D’autre part, grâce à la monture de l’instrument, qu’elle soit azimutale ou équatoriale, on pourra rattraper manuellement le mouvement des deux astres dans le ciel, donc suivre le spectacle en le maintenant au centre de l’oculaire.
Une monture équatoriale sera un peu plus efficace et pratique, lors des phases de rattrapage, le « must » étant bien entendu, une monture équatoriale, mise en station vers l’étoile Polaire et équipée d’un moteur. Dans ce cas, le moteur rattrapant continuellement la rotation de la Terre, les astres seront quasi immobiles dans l’oculaire et on pourra savourer le phénomène du début à la fin sans se soucier de contraintes techniques liées au suivi.
Question puissance, considérant les deux acteurs en présence, à savoir la Lune et Mars qui sont très brillantes, point n’est besoin d’instruments puissants. De simples lunettes de 70, 80 ou 100 mm de diamètre suffiront amplement. Idem pour des télescopes de 115, 130 ou 150 mm, là aussi largement suffisants pour observer visuellement ce phénomène. Une lunette apochromatique de 100 mm sur monture équatoriale motorisée pourrait constituer l’instrument idéal : sa monture permettra de confortablement suivre l’ensemble du phénomène et l’optique de qualité montrera des images lumineuses, fines et piquées.
De tels instruments, même modestes, offriront des amplifications de 30 à 150 fois. On sera sage sur le grossissement (30 à 60 fois), si on veut voir la Lune en entier se rapprochant du petit confetti rouge de Mars. Si on veut suivre les premier et deuxième contacts (disparition du disque martien derrière le limbe lunaire), on n’hésitera pas par contre à grossir au moins 100 fois.
La concomitance de l’opposition de Mars et de cette occultation va nous offrir un disque martien assez gros pour pouvoir distinguer de nombreux détails, si les conditions climatiques (faible turbulence) le permettent bien entendu. Les images offertes pourront donc être saisissantes avec le limbe très lumineux de notre satellite situé à quelque 400 000 km et le petit disque d’une planète située en arrière-plan à environ 80 millions de kilomètres.
en savoir plus
- Formulaire de calcul des occultations sur le portail web des formulaires de calcul d’éphémérides de l’IMCCE.
- Live de l’occultation de Mars par la Lune le 8 décembre 2022 de 5 h 30 à 7 h 30 sur la chaîne Youtube de l’Observatoire de Paris (diffusion des images obtenues par des instruments situés à Meudon, Juvisy, Nice et au pic du Midi, et discussion animée par Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société astronomique de France).