L’amas ouvert Messier 45 (M45), plus connu sous le nom des Pléiades, est situé dans la constellation du Taureau, non loin de la rougeoyante Aldébaran (α Tau). Distant d’environ 440 années-lumière (al), c’est l’un des amas les plus proches du Système solaire. Sur la voûte céleste, sa taille est de 110 minutes d’arc, l’équivalent de près de 4 pleines lunes. Avec une magnitude de 1,4, il est bien visible à l’œil nu où l’on distingue sans difficulté 5 à 7 étoiles, voire plus selon la qualité du ciel et l’acuité visuelle de l’observateur. Le record en la matière appartiendrait à l’astronome américain Robert Burnham Jr. qui prétend en avoir aperçu une vingtaine ! Leur disposition évoque la forme d’une petite casserole ressemblant à la Grande Ourse en miniature. Dans de simples jumelles, ce sont des dizaines d’étoiles blanches bleutées qu’on admire. En tout, ce sont près de 3 000 jeunes et chaudes étoiles de type B, âgées d’environ 100 millions d’années, qui sont regroupées dans une sphère de 15 à 20 al de rayon.
Conjonction serrée
Situées à seulement 3° du plan de l’écliptique, les Pléiades reçoivent régulièrement la visite des corps du Système solaire. Au cours de la nuit du 16 au 17 février, c’est notre satellite naturel qui passera extrêmement près de l’amas. La Lune sera ce soir-là au premier quartier. Les centres des deux objets seront séparés de moins d’un degré. Le phénomène se déroulera approximativement de 21 h à 23 h (Temps légal français), à une hauteur qui sera d’environ 55° au début et 35° à la fin, ce qui constitue d’excellentes conditions d’observation. Si, comme indiqué plus haut, les Pléiades sont bien visibles à l’œil nu, la présence à leur côté du premier quartier de lune va quelque peu les inonder de lumière et dégrader la beauté du spectacle. Il est donc conseillé d’utiliser un petit instrument, lunette ou télescope, en veillant toutefois à ce que son grossissement ne dépasse pas 30 à 40 fois au maximum, de façon à offrir un champ apparent suffisamment large pour englober l’intégralité de la scène. Des jumelles grossissant de 8 à 12 fois constitueront également un instrument idéal.
Occultations stellaires en série
Ce rapprochement entre M45 et notre satellite naturel sera ponctué par deux occultations successives de deux étoiles appartenant à l’amas. La première sera l’étoile HD 23410 (ou SAO 76156). Il s’agit d’une petite étoile de magnitude 6,9 située à moins de 1° au sud-est de Mérope. Non visible à l’œil nu, l’observation de l’occultation de HD 23410 nécessitera donc un instrument.
Villes | Immersion HD 23410 (UTC) | Émersion HD 23410 (UTC) |
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Bordeaux | 19 h 13,3 min | 20 h 32,8 min |
Paris | 19 h 19,1 min | 20 h 34,5 min |
Nice | 19 h 27,2 min | 20 h 43,9 min |
La seconde étoile occultée, un peu plus tard dans la soirée, sera HD 23753 (SAO 76215). D’une magnitude de 5,4, elle est plus brillante que la précédente. HD 23753 se trouve légèrement à l’écart des 7 étoiles principales de l’amas, approximativement dans le prolongement des étoiles Pléioné et Atlas. Par une nuit noire, HD 23753 est à la limite de la visibilité à l’œil nu, mais compte tenu de l’éclat lunaire qui baignera la scène cette nuit-là, on devra utiliser a minima des jumelles pour pouvoir distinguer l’étoile. On pourra aussi utiliser des instruments offrant des grossissements importants afin de se concentrer sur l’étoile occultée.
Villes | Immersion HD 23753 (UTC) | Émersion HD 23753 (UTC) |
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Bordeaux | 20 h 50,2 min | 21 h 59,2 min |
Paris | 20 h 56,0 min | 21 h 53,4 min |
Nice | 21 h 00,6 min | 22 h 06,3 min |
Pour ces deux occultations, l’immersion, c’est-à-dire le moment auquel l’étoile disparaîtra derrière la Lune, se fera par le côté non éclairé de notre satellite naturel. Cela signifie donc qu’on ne verra pas le limbe lunaire s’approcher de l’étoile et que celle-ci va « s’éteindre » subitement, comme par magie. L’œil collé à l’oculaire, il faudra donc être très attentif pour ne pas manquer cet instant précis.
en savoir plus
Les occultations en détail sur le portail web des formulaires de calcul d’éphémérides de l’IMCCE :